écritures géographiques

La mini-série Une île diffusée sur Arte en ce début d’année 2020 (réalisateur : Julien Trousselier ; acteur.rice.s : Noée Abita, Laetitia Casta, Manuel Severi, Alba Gaia Bellugi, Sergi Lopez, Henri-Noël Tabary, Cédric Appietto) met en images et en sons une île en crise : les disparitions et les (ré)apparitions se succèdent ; les trafics font l’essentiel des revenus de ceux et celles qui restent quand la conserverie locale cesse faute de poissons ; les pêcheurs sans travail et les jeunes sans horizon n’ont guère d’autre choix que fuir vers le continent.

L’île de ce conte de sirènes est méditerranéenne et sans être la Corse peut y faire penser (les lieux de tournage sont situés dans le Cap Corse). Mais elle est d’abord une île où les frontières (terre-mer, chasseur-proie, humain-non humain) ne tardent pas à se brouiller.

Les trois croquis proposés correspondent à trois représentations géographiques du rapport entre l’Île, les Sirènes et les Humains que la réalisation donne à voir séparément ou combinées :

• une île peuplée en couches d’appropriation successives par des populations venues d’ailleurs, de l’eau (les Sirènes) ou du continent (les Humains) – les Sirènes sont alors cantonnées à un ultime réduit ;
• une île dont les ressources sont exploitées par un système de production prédateur dont les derniers sursauts (dépôt illégal de barils de produits toxiques) provoquent l’apparition d’une sirène jouée par Laëtitia Casta ;
• une île-Monde faite d’interdépendances, de circulation et d’échanges entre les différentes formes de vie – les Sirènes sont les messagères de ce Monde attaqué par les Humains qui, pourtant, lui appartiennent.

Voir la critique du Monde, URL : https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/01/09/une-ile-laetitia-casta-dans-un-profond-et-poetique-conte-de-sirenes-sur-arte_6025338_3246.html

Voir (et entendre) La bande annonce, URL : https://www.youtube.com/watch?v=nZR5i0LDyNo