Dernier dimanche de mai 2021. Beau temps ciel clair ce matin. Programme : descendre à la Prairie et en faire le tour.
Descendre entre les modestes coteaux qui bordent la vallée de l’Orne. Parcourir cet espace plan, au plus bas de la ville, juste à l’amont du centre.
Herbes hautes et boutons d’or à cette saison. Ci-dessous, vue vers le Nord-Est. Les clochers de Saint-Etienne à gauche ; après la rangée de platanes à droite : celui de Saint-Sauveur, puis après l’hippodrome, celui de Saint-Pierre. A l’arrière-plan, sur le plateau Nord, la silhouette bleutée du CHU.

L’Orne au pied du coteau sud de la Cavée à Vaucelles. La Noé traversant la Prairie, ancien bras de l’Odon, puis l’Odon lui-même avant qu’il ne soit couvert et passe ainsi sous le centre-ville (ci-dessous : vue vers le Nord depuis le cours Koenig entre l’Orne et l’hippodrome).

De la nature fabriquée.
Longtemps des marais parcourus par les bras de l’Odon et de l’Orne.
Voir ci-dessous un extrait dans le plan de Caen du géographe Philippe Buache (1747). Source : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b530111632, puis un extrait de la carte d’état-major (consultable sur Géoportail). A l’aval, le cours de l’Orne est désormais doublé du canal de Caen à la mer.


Puis des aménagements pour les loisirs bourgeois (promenades, hippodrome). Plus tard, des contournements pour l’automobile qui font barrière avec la ville.
Voir ci-dessous photographie aérienne, années 1950. Le boulevard Guillou est visible, mais le viaduc de la Cavée n’est pas encore construit. Puis une carte réalisée par Armand Frémont (Atlas et géographie de la France, Flammarion, 1975). La Prairie signalée par l’hippodrome fait déjà figure de « poumon vert » dans une ville de l’automobile.


Et plus récemment l’aménagement d’une zone humide qui sert de réservoir en période de crue de l’Orne, la protection d’espèces animales qui y trouvent refuge, le tracé de parcours protégés pour les promeneurs.
Voir ci-dessous une photographie aérienne de 2020. La zone humide se distingue au Sud-Ouest de l’hippodrome. On la voit mieux encore sur la photographie aérienne oblique, vue prise de l’Ouest.


Faire le tour de la Prairie. Comme une ronde. 360° : toutes les directions, les lumières qui vont avec, les silhouettes des bâtiments qui sont des repères visuels, rive gauche, rive droite. Réviser sa ville.
Voici notre ronde en images. En haut à gauche : vue vers l’Est, le « front » de la presqu’île ; à droite : vue sur le coteau de la Cavée, puis vue sur le coteau de Vaucelles depuis l’Odon. En dessous, vue vers l’Ouest, l’amont, la vallée de l’Orne à Louvigny.




C’est aussi la ronde des cygnes : cette petite famille croisée dans l’un des fossés qui bordent la zone humide à l’ouest de l’hippodrome.

Ronde des courses hippiques depuis bientôt deux-cents ans. Première course de trotteurs en 1837 ; aménagement de l’hippodrome en 1845. Le creusement du canal de Caen à la mer de l’autre côté de la ville en a fourni le remblaiement nécessaire dans cette zone de marais (reproduction de carte postale, 1905).
Ronde des patineurs les hivers du siècle dernier (Source : cadomus.org)


Ronde des courses automobiles entre 1952 et 1958 avec le Grand Prix automobile de Caen. Pour en savoir plus : http://panhard-racing-team.fr/?page_id=8146



Une ronde cycliste : le Tour de France. La 5eme étape de l’édition 1951 (Paris-Caen) se termine à la Prairie (vainqueur le coureur italien : Serafino Biagioni ). Loin derrière l’échappée, le sprint où figurent Magni, Ockers et Koblet. Pour en savoir (beaucoup) plus : http://www.memoire-du-cyclisme.eu/eta_tdf_1950_1959/tdf1951_5.php

Ronde de l’hélicoptère des Courriers Normands sur la ligne Le Havre Caen. Cela dure un été, celui de l’année 1958, avant que l’ouverture l’année suivante du Pont de Tancarville ne la condamne.



A chaque époque urbaine, ses rondes dans la Prairie : aujourd’hui promeneurs et coureurs à pied et à vélo, pour un tour de ville depuis l’intérieur de celle-ci.
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