L’aventure est au coin de la rue : ainsi se termine l’atelier de classe promenade proposé par des professeur.es de l’ICEM – Pédagogie Freinet (Clothilde Jouzeau- Kraeutler, Catherine Hurtig-Delattre, Cédric Prévôt, Paticia Golly) au Colloque L’école primaire au 21e siècle de Cergy.
L’aventure est coin de la rue ! principe rappelé en conclusion par l’un des professeurs.
Parcours promenade d’abord près du site Hirsch de l’Inspé de Cergy. Puis retour en classe avec le groupe de participant.es, dans le but d’identifier des possibilités d’orientation d’enquête et de recherche pour des élèves de l’école élémentaire, dans le prolongement de ce parcours.
Une consigne de cueillette/collecte
Ci-dessous ma collecte de photographies (environ 15 pour les 30 mn de la promenade).
Cette collecte est orientée par ma pratique d’une autre ville conçue à deux circulations séparées, automobile et pédestre : Hérouville Saint-Clair. Les automobiles ne rentrent pas dans les quartiers ; elles les desservent au moyen d’axes qu’enjambent les passerelles piétonnières qui assurent les liens entre ces quartiers où la mobilité est également pédestre.
Il en résulte un espace à deux étages dominés pour celui qui est inférieur par le bruit, la vitesse, les trajectoires et les odeurs de combustion de carburants ; et pour le supérieur : par les échos de discussion entre passants ou de jeux d’enfants, la lenteur, les cheminements et des parfums de « nature ». Il est 18h00 passées, la fraicheur tombe, l’herbe des pelouses et les feuilles mortes commencent à dégager les parfums qui vont avec cette fraicheur.
Ce sont ces deux étages et leurs zones de friction que j’ai photographiés.
L’étage supérieur : celui des cheminements




L’étage inférieur (vues sur) : celui des trajectoires


Zones de friction car il faut bien que les automobilistes résidents viennent garer leurs voitures près des immeubles ou des maisons sur les parkings semi-circulaires qui les bordent. Les places sont rares, numérotées et des plots viennent « protéger » ces places. Des passages sont aussi ménagés pour les résidents piétons au moyen de petits objets fixés au sol condamnant des places de parking pour assurer les continuités de cheminement. Un grand nombre d’objets signalétiques, panneaux ou autres, rappellent les nécessités d’un partage de l’espace entre les différents types de mobilité.
Zones de friction : abondance signalétique




Si j’avais dû choisir un point de départ pour une enquête des élèves, j’aurais choisi ce plot ou j’aurais aimé que certains choisissent ce plot (ci-dessous).

Qui le pose ? A qui sont adressés les écrits qui en précisent la fonction ? Où et pour quelles raisons se déplacent les personnes qui habitent ici ? Où travaillent-elles ? Quelle proportion dispose d’une voiture, de deux voitures ? Et quelle proportion prend le RER à la station Cergy-Préfecture toute proche, etc., etc.
L’enchaînement des questions permet d’envisager l’ensemble du programme de géographie de cycle 3.
L’aventure est au coin de la rue ; et l’école avec !
Pour aller plus loin sur la classe-promenade :
Le Guern Anne-Laure, Thémines Jean-François, 2011, Des enfants iconographes de l’espace public urbain : la méthode du parcours iconographique. Carnets de géographes [En ligne]. URL : https://www.carnetsdegeographes.org/carnets_terrain/terrain_03_02_Leguern_Themines.php
L’article présente une méthodologie qui vise à ce que des enfants repèrent, identifient et expriment par un dispositif iconographique, leur expérience d’un espace partiellement connu par les pratiques quotidiennes qu’ils en ont. Cette méthode du parcours iconographique est expérimentée en articulation avec le milieu scolaire. Elle permet à des enfants de 10 à 11 ans d’exprimer, selon des stratégies très différentes et inégalement élaborées, une représentation de l’espace public urbain.. Mots-clés : parcours iconographique, iconographie, espace public, expérience spatiale, habiter
Et sur une pratique similaire conduite avec des lycéens et des personnes de l’Université inter-âges à Hérouville Saint-Clair, voir : Le Guern Anne-Laure, Thémines Jean-François, 2011, Apprendre (de) l’ordinaire urbain à différents âges de la vie. URL : https://www.researchgate.net/publication/321395036_Le_Guern_Anne-Laure_Jean-Francois_Themines_2011_Des_enfants_iconographes_de_l’espace_public_urbain_la_methode_des_parcours_iconographiques_Carnets_de_geographes_Geographie_des_enfants_numero_3_En_lign
Ce texte examine comment des sorties scolaires peuvent exploiter et développer la richesse d’un ordinaire urbain dans une aire cependant originale parce que « support » d’un roman municipal (hérouvillais), à des fins d’apprentissage de l’espace public. Deux populations de lycéens et d’étudiants âgés (université inter-âges) sont étudiées sur un même terrain, celui d’une ville nouvelle au statut discuté (ville ou zone d’urbanisation). La méthodologie de parcours iconographique y met les personnes en position d’enquête, d’interpellation, de production collective d’images commentées.
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