De cette promenade rituelle, je ne parlerai pas cette fois-ci comme d’un tour, d’une ronde ou d’une ritournelle. Voir à ce sujet : https://wordpress.com/post/jeanfrancoisthemines788063388.wordpress.com/2798
Il y a toujours une saison. Et un temps ; un temps de saison ou hors de saison. Ce 29 octobre, c’est le début de l’automne qui a tardé faute de pluie. Mais elle a fini par arriver.
Voilà un temps de saison, bientôt la Toussaint. Couverture grise, mais pas gris de plomb. Douceur, un peu forte : il fait 20 degrés. Les chênes et les frênes ont commencé à foncer. On repère les pieds de vigne perdus à la couleur jaune clair de leurs larges feuilles.
Cette fois-ci, ce sont les échelles de la promenade qui se sont imposées.

Grande échelle : La perte d’une partie des feuillages dégage un peu la vue et permet de saisir des horizons plus vastes qu’en été, à partir d’altitudes plus basses. La lumière y est aussi pour quelque chose, contrastant les masses sombres des premiers plans avec les horizons plus clairs. On a assez tôt dans la promenade cette ouverture sur les causses derrière le clocher de l’église. Il n’est pas difficile de s’imaginer le reste du causse même si on ne le voit pas. Là, c’est la direction de Livernon et plus à droite (à l’Est), c’est Espédaillac. Nous avons pensé aux transhumances qui d’Espédaillac rejoignaient le Cantal en passant au pied du Ligoussou, en face de nous, pour descendre dans la vallée du Célé et rejoindre Figeac, avant d’attaquer les premières pentes vers Maurs. Voir à ce sujet : https://wordpress.com/post/jeanfrancoisthemines788063388.wordpress.com/3447

Petite échelle : la lumière tamisée de l’automne – et le dégagement d’une partie des feuilles et des plus hautes herbes – aide à voir des « détails ». Ces détails font en général trace d’un geste, d’une intention, du travail humain. On pense rarement que ces murs de pierre ont été dressés, que leurs pierres ont été choisies, déplacées, disposées ; que les chemins aussi ont été tracés, souvent nivelés, empierrés, empruntés pour aller de maison en jardin et en pré, de village en village, de parcelle en parcelle (pour les moutons, les chèvres et les vaches). Tant de pas qui font le sol de ces chemins tel qu’il est aujourd’hui. Bon, il y a aussi les pas des sangliers qui colorent d’argile les pierres éboulées, en suivant des tracés perpendiculaires aux chemins. Un exemple de détail : ce fer à cheval enfoncé par ces deux extrémités dans le tronc d’un chêne pour servir d’attache. Chemin du Roc.
Les échelles d’une promenade, c’est cela.
D’un côté : se savoir inséré dans des horizons que l’on percevra au moins une fois pendant la promenade et dans des réseaux dont on ne perçoit ni les ramifications, ni les durées ;
De l’autre : ces détails qui s’imposent et nous arrêtent parce qu’une lumière particulière les fait voir, savoir qu’il y en a des milliers et que bien des traces du travail dont ils résultent ne nous font plus signe aujourd’hui. Ce sont surtout les murets et les barrières qui fonctionnent encore comme cela. Voir à ce sujet : https://wordpress.com/post/jeanfrancoisthemines788063388.wordpress.com/1906
Entre deux : les échelles moyennes (de la promenade) par exemple les perspectives, comme celle-ci du chemin du Roc en redescendant vers le village.

Laisser un commentaire