Trouville : séjour

Séjour : mot qui peut tout autant désigner le « fait de demeurer un certain temps dans un lieu, un endroit » que le « lieu où l’on demeure pendant un certain temps » (Dictionnaire CNRTL).

Charles Mozin (1806-1862) a assuré cette conversion du temps en lieu pour le séjour à Trouville.

Le chalet Mozin à Trouville (photographie : J.-F. Thémines, 30 mars 2025)

Il n’est pas le premier peintre à venir séjourner à Trouville, Jean-Baptiste Camille Corot y est passé.

J.-B. C. Corot, Maisons de pêcheurs à Trouville (non daté)

Mais Mozin s’y établit en 1839 et fait construire le chalet qu’on voit toujours en bord de plage, au pied d’une colline qu’occupe le Trouville devenu station touristique et lieu de villégiature. Il y peint les bords de Touques à son embouchure, là où s’est développé le port de pêche qui a précédé la station balnéaire. Ses œuvres forment l’essentiel des peintures présentées à la Villa Monticello, le musée, lorsque nous venons revoir Trouville ce 30 mars 2025.

Mozin : Vue du port de Trouville au petit matin, vers 1840

De bas en haut de la colline, les constructions se sont étagées et accumulées. Pas un point de vue qui ne soit exactement le même (il suffit d’un pas de côté ou la montée d’une marche d’escalier pour que cela change), pas un immeuble identique à un autre. Il y a autant de manières de séjourner à Trouville que de constructions. Tout édifice fait séjour. En voici quelques-uns.

en bas de Trouville avec petite cour
en bas de Trouville, une pension
en bas toujours, un blockhaus dans la cour
une villa mauresque à mi-pente
presque en haut, Santa Lucia (photographie : Anne-Laure Le Guern)
plus haut encore, les années 1970
et en redescendant et se déplaçant vers l’Est, la résidence des Roches Noires

Une fois en haut, on perçoit cette accumulation. La colline semble faire le dos rond… mais on peut s’en échapper par la vue : Deauville, Houlgate, très loin la Pointe du Hoc…

depuis l’escalier à mi-pente
Deauville en face, la colline de Houlgate au loin

Retournés en bas, il y a la plage ouverte au large, les jeux, le chien qui court, Le Havre en face, l’estuaire, les nuages … repenser à Mozin et aux autres (Boudin, Monet, Caillebotte, Dufy…) on se promène dans l’histoire de l’art et les musées du monde.

Trouville, la plage, le Havre, l’estuaire
Eugène Boudin, la plage de Trouville, non daté
Claude Monet, la plage à Trouville, 1870 (Musée Marmottan)
Gustave Caillebotte, Villas à Trouville, 1886 (Musée de Cleveland)
Raoul Dufy, Trouville, 1907

Et, tiens, Maryse Condé devant le Trouville Palace, près des cabines de plage. Pour mettre Trouville entre Afrique, Amérique et Europe.

Maryse Condé à Trouville

Pour continuer :

le site du musée Villa Montebello : https://www.trouville.fr/MuseeVillaMontebello/

un court article sur le street artist qui a représenté le visage de Maryse Condé et d’autres figures féministes : https://actu.fr/normandie/trouville-sur-mer_14715/street-art-a-trouville-sur-mer-fox-in-trouville-un-animal-nocturne-qui-vous-veut-du-bien_34375195.html

et une archive INA pour retrouver Maryse Condé (1984, RFO Hebdo) : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/maryse-conde-ecrivaine-auteure-mort-saga-litterature-afrique

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