Il est né au Havre, à la fin du XIXe siècle, alors que la ville s’étendait au rythme du développement portuaire, et il est mort au Havre, quelque soixante ans plus tard, au temps de la reconstruction, après la Seconde guerre mondiale. Trop jeune pour avoir connu les expériences du Tour de France des compagnons, trop âgé pour pouvoir profiter des vacances et des voyages contemporains, il est resté toute sa vie un Havrais. Pour lui, à partir de lui, l’espace s’est peu à peu organisé en une série d’auréoles concentriques de perception et de signification assez différentes…
Ainsi commence la première des quatre études de cas (la région d’un artisan havrais du début du siècle, la région d’une famille sarthoise, la région d’un ouvrier d’Hérouville, la région de madame Bovary) qu’Armand Frémont consacre à « la région : essai sur l’espace vécu » (1972).
Cet artisan havrais est le grand-père paternel d’Armand Frémont. Ce court essai se termine sur quelques réflexions générales. Cherchant ce que peut être la région chez les habitants de l’Ouest français, il pense la voir « dans un équilibre fragile entre trois tendances qui semblent bien correspondre à des dimensions fondamentales de la vie » : le village, la ville et le voyage.


Le voyage qui « peut rester imaginaire ou à peine esquissé dans les civilisations où l’on bouge peu ; un espace mythique, plus ou moins concrétisé, frange la région réelle ; ainsi Honfleur, l’ « autre côté de l’eau » de l’artisan havrais répond-il aux grands rêves romantiques vers l’Angleterre ou l’Italie de Madame Bovary qui en sent les parfums dans les châteaux du Caux » (ibid., p. 676-677).

Le voyage qui « rompt les attaches et ouvre les horizons de vie » est celui de son père, marin, puis barman sur les paquebots transatlantiques. Ce père est un des personnages que l’on retrouve dans La mémoire d’un port. Le Havre, publié chez Arlea en 1997, une histoire mêlée de sa ville et de sa famille.

De ce livre, le réalisateur américain Roy Lekus a tiré en 2019 un documentaire d’une soixantaine de minutes : Moi, Armand Frémont, enfant du Havre (Scotto Productions et France Télévisions). Le principal interprète est Michel Vuillermoz, narrateur dont le récit s’appuie sur des images d’archives, des scènes tournées au Havre et des scènes d’animation réalisées avec des marionnettes (création : Françoise Jolivet).

Aujourd’hui, Roy Lekus souhaite passer au format d’un long métrage : Le barman du Transatlantique et cherche des fonds pour financer ce changement de format. Il est possible de faire un don sur le site suivant : https://www.proarti.fr/collect/project/le-barman-du-transatlantique/0
Vous y trouverez le plan de financement ainsi des extraits du documentaire au scénario duquel Armand Frémont avait collaboré.
Pour en savoir plus :
La bande annonce : http://basefilms.normandieimages.fr/film/18F7CA30-A19C-4294-9E5C-0C9C04580EEA/lebarmandutransatlantique?view=thumbs&page=1
Le making off du tournage : https://vimeo.com/335801348
Une présentation détaillée sur France 3 régions : https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/emissions/documentaires-2/armand-fremond-portrait-croise-homme-ville-du-havre-1773479.html
Une courte interview du réalisateur : https://www.paris-normandie.fr/le-havre/le-destin-d-armand-fremont-gamin-du-havre-filme-par-le-new-yorkais-roy-lekus-EB16240037
Et pour retrouver Armand Frémont, présentant ce qu’est pour lui la Normandie, en 1977, depuis le château de Caen où il est alors professeur à l’université (le reportage s’appuie sur des photographies et cartes de synthèse issues de son ouvrage parue chez Flammarion la même année) : https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/armand-fremont-meilleur-geographe-normandie-c-est-flaubert-1637096.html
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