
I was here : un graffiti apposé sous le tablier du pont routier enjambant le Lot à Capdenac-Gare (voir photographie ci-dessous).

Sous le niveau de la circulation routière dans un espace produit par la circulation ferroviaire.
Des niveaux – ou des étages, des courbes épousées ou recoupées dans la vallée du Lot, une étoile ferroviaire à laquelle est dédiée la promenade dite « La cheminote » qu’a tracée l’Office du Tourisme et que nous avons empruntée ce 20 juillet 2022.
Cinq étages
Un, invisible sous nos pas débutant la promenade : la nappe dans laquelle les pompes du Syndicat Intercommunal des Eaux de Foissac puisent pour alimenter Capdenac-Gare (Champ de captage des Taillades).

Le fond de vallée : installations sportives, champ de maïs et de luzerne, jardins, le vert, la fraicheur, la rivière Lot dans ses derniers méandres avant d’ « attaquer » la traversée des Causses, le pont de chemin de fer et le pont routier vus d’en-dessous (I was here)

Le versant de la vallée de la Diège, affluent du Lot, que nous avons remontée après avoir traversé le bourg de Saint-Julien d’Empare. Pente sévère dans le calcaire et les chênes avant d’arriver sur des sommets adoucis où dominent les châtaigniers.

Avant-dernier étage, ces sommets de longues collines à l’Est de Capdenac-Gare, morceau de Limargue d’où l’on voit loin ses prolongements lotois.

Dernier étage, dominant Capdenac-Gare, le rebord de plateau triangulaire où est posée Capdenac-le-Haut, point de repère dominant de début et de fin de promenade.

Des courbes
les berges du Lot

d’en haut, ses deux grands méandres (photographies aériennes de 1950 et de 2022)


le fond de la vallée de la Diège ponctué d’anciennes demeures bourgeoises


la route d’Asprières descendant vers Capdenac-Gare, bordée des coquettes maisons des années 1910-1920

le chemin de fer remontant vers Aubin, Décazeville et plus loin Marcillac-Vallon

Une étoile
l’étoile du chemin de fer qui a fait Capdenac-Gare. Avant : le hameau de Tinsou sur le territoire de la commune de Saint-Julien d’Empare. Années d’ouverture des lignes : 1858 Montauban-Tinsou, 1862 Capdenac Brive, 1866 Capdenac-Figeac-Aurillac, 1886 Capdenac-Cahors
La croissance liée à l’activité ferroviaire autour de la nouvelle gare a conduit au transfert de la mairie du bourg de Saint-Julien à Capdenac-Gare. C’est le cœur de l’étoile, le nœud d’un réseau d’échelle régionale connecté à l’étoile parisienne (le Paris-Rodez).
Les cartes successives portent trace de cette réorganisation de l’espace local. Sur la carte de Cassini, le Lot se passe à gué ou en bac et Tinsou est un lieu-dit. Sur la carte d’état-major, la gare et les voies de chemin de fer sont en place, mais le bourg nouveau de Capdenac n’est pas encore développé.


Dans ce cœur : l’église Notre-Dame des Voyageurs. Elle comporte dans le vitrail situé dans l’axe central du choeur une représentation de Capdenac-Gare. Dans la nef, à droite en montant, une statue (de plâtre) de Notre-Dame de la Gare, souvenir de l’église précédente détruite pour établir celle-ci plus vaste en 1904.


Avenue Pasteur, la locomotive 130 B-439 (produite à Epernay en 1914) après déjà deux vies actives (comme locomotive « productive », puis comme locomotive de trains commémoratifs) est devenue monument à la mémoire de « l’épopée du rail » à Capdenac-Gare,

Dans les branches de l’étoile : l’un des tunnels construits dans les remblais que nécessitait le franchissement de vallons. Ici le tunnel permet au ruisseau du vallon de rejoindre la Diège tout en préservant sa pente propre – orthogonale à l’axe de la ligne ferroviaire – et en ménageant un confortable passage piéton surélevé.

Le pont Eiffel construit en 1862 et qui franchit le Lot avant que la voie n’entre dans le tunnel qui permet l’accès à la gare proche de Figeac vers Brive et Paris ou Aurillac et Clermont.

I was here, c’est un peu comme si Tinsac parlait sous Capdenac-Gare, à moins que cela ne soit Capdenac-Gare au trafic ferroviaire très amoindri et ayant perdu une des branches de son étoile (vers Cahors) elle-même sous Capdenac-les-camions.
Excellent point d’observation de cette circulation internationale de poids-lourds, le rond-point d’entrée sur le pont routier. Tourniquet à camions…
Tiens, Olano vient d’ajouter l’Italie à la cartographie de son empire logistique sur les flancs de ses camions.

Traîtresse, Notre-Dame-des-Voyageurs s’était déjà adaptée à la circulation routière : remarquez la silhouette de camion à gauche. La prière de l’automobiliste (Seigneur toi qui est toujours présent sur la route de chacun…) est à découvrir à gauche au fond de la nef.

Toutefois, revanche du rail. La société coopérative ferroviaire Railcoop fait circuler son premier train de fret entre Saint-Jory (Nord de Toulouse), Capdenac et Viviez-Decazeville le 15 novembre 2021. Voir La Vie du Rail, hebdo n°3860, ainsi que : photographie ci-dessous (Le premier train de fret de Railcoop avant d’arriver au dépôt de Capdenac-Gare. Le Parisien/Paul Périé) et reportage vidéo sur le site de La Dépêche : https://www.ladepeche.fr/2021/11/15/video-railcoop-entre-toulouse-et-figeac-le-fret-ferroviaire-citoyen-arrive-en-gare-9929421.php

Pour aller plus loin
le billet de Denis Wolff consacré à Capdenac sur le site des Cafés géo : http://cafe-geo.net/une-ville-ferroviaire-aux-confins-du-lot-et-de-laveyron-capdenac/
une histoire de la ligne Cahors-Capdenac, sur le site Quercy-Rail : https://www.quercyrail.fr/l-association/decouverte/la-ligne-cahors-capdenac
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